Il existe de nombreux qualificatifs pour décrire les verbes : infinitif, transitif, intransitif, etc. Aujourd’hui, intéressons-nous aux verbes ternes, mais surtout à comment faire pour les éviter dans les textes lors de la relecture d’un roman.
Qu’est-ce qu’un verbe terne ?
On parle de verbe terne pour définir des verbes sans précision, passe-partout, qui manque de profondeur. Leur emploi trop fréquent rend un texte terne, sans saveur, sans intérêt puisqu’ils n’apportent aucun dynamisme dans le récit, mais plutôt lourdeur et longueur.
Parmi les verbes ternes, on peut citer :
- avoir ;
- être ;
- faire ;
- aller ;
- mettre ;
- vouloir ;
- finir ;
- dire ;
- tenir ;
- pouvoir.
Comment les éviter :
La première chose donc à faire pour rendre son texte plus dynamique est donc de les éviter le plus possible. Mais la langue française est riche, et un vocabulaire varié rend la lecture plus fluide. Il y a plusieurs solutions pour ne pas utiliser un verbe terne, on peut remplacer le verbe ou reformuler légèrement la phrase.
Par exemple, « j’ai peur de pénétrer dans cette vielle bicoque » devient « je crains de pénétrer dans cette vielle bicoque ».
Quelques astuces pour modifier rapidement une phrase contenant un verbe terne :
- les « dire en + participe présent »
Je ne suis pas un gars bien pour toi, me dit-il en chuchotant à mon oreille => Je ne suis pas un gars bien pour toi, chuchote-t-il à mon oreille.
Louise dit en clamant qu’elle n’y est pour rien => Louise clame qu’elle n’y est pour rien.
- les « se met à faire quelque chose »
Élisa se met à faire des recherches => Élisa effectue des recherches
Jules se met à jouer au ballon dans la cour => Jules joue au ballon
- les « être en train de »
Léa est en train d’équeuter les haricots verts pour le repas de ce soir => Léa équeute les haricots verts.
Je suis en train de m’interroger sur la pertinence de ce projet => Je m’interroge sur la pertinence de ce projet.
- les « finir par faire quelque chose »
Il finit par s’apercevoir que le fil est coupé => Il s’aperçoit que le fil est coupé.
Les garçons finissent par entamer une partie de foot => les garçons entament une partie de foot.
- les « ne pouvoir s’empêcher de »
Louis ne peut s’empêcher de penser qu’il devrait partir => Louis pense qu’il devrait partir
Juliette ne peut s’empêcher d’observer Roméo à la dérobée dès qu’elle en a l’occasion => Juliette observe Roméo à la dérobée dès que l’occasion se présente.
À travers ces exemples, vous voyez qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser un vocabulaire trop élevé pour rendre une phrase plus dynamique. De nombreux verbes d’action simples apportent la précision dont le texte a besoin.
Pourquoi ne faut-il pas les bannir complètement
Les verbes ternes ont aussi leur utilité. Il ne faut donc pas faire une règle générale et tous les éliminer de votre roman. En effet, selon le rythme voulu à l’instant précis du récit, un verbe terne fournit de la nuance par rapport à un verbe précis.
Par exemple, on peut préférer « Lucas était en train de lire un article passionnant quand tout à coup un coup de feu retentit » à « Lucas lit un article passionnant quand tout à coup un coup de feu retentit ». Ainsi, on apporte une intention de durée plus parlante dans cette scène.
Apporter le juste dosage entre verbes précis et verbes ternes, n’est pas toujours facile. Mais grâce à une relecture poussée de votre histoire, il est possible de rendre votre texte bien plus dynamique.
Quand on est correctrice professionnelle de romans, il nous revient d’apporter cette expertise à nos auteurs et ainsi les guider sur ces nuances. Pour en savoir plus sur ce métier passionnant, ne ratez pas notre prochain webinaire.